Dans le secteur de la santé, la prévention et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) sont devenues une priorité. Une série de mesures concrètes a été mise en place pour y répondre efficacement, s’appuyant sur des échanges approfondis avec les principaux acteurs de la santé (conférences hospitalières, associations d’étudiants en santé, fédérations employeurs, ordres professionnels, etc.). Cette mobilisation vise à instaurer un environnement sécurisé pour tous les professionnels de santé, qu’ils travaillent dans les hôpitaux ou en cabinets de ville.
Les initiatives pour combattre les VSS dans le secteur sont articulées autour de quatre grands axes : renforcer les enquêtes, développer la formation, améliorer l’accompagnement des victimes, et promouvoir la transparence pour éradiquer la culture du silence.
Axe 1 : Renforcer l’efficacité des enquêtes
Les enquêtes sur les VSS peinent souvent à aboutir, ce qui fragilise la réponse face à ces incidents graves. Pour remédier à cela, une équipe nationale d’experts enquêteurs a été constituée pour soutenir les établissements en cas de signalements. Composée de professionnels formés aux VSS, cette équipe externalisée permet d’éviter l’« entre-soi » et de garantir une enquête impartiale et rigoureuse. En collaboration avec les ministères de la Justice et de l’Enseignement supérieur, des protocoles locaux ont également été mis en place pour encourager une meilleure coordination entre les procédures administratives, judiciaires et ordinales.
Axe 2 : Renforcer la formation pour prévenir les VSS
La prévention des VSS passe inévitablement par une sensibilisation accrue de tous les professionnels de la santé. Depuis 2024, des formations spécifiques sur les VSS sont désormais obligatoires dans les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux de la fonction publique hospitalière, avec une échéance d’ici trois ans pour que tous les professionnels soient formés. Des formations complémentaires sont également proposées aux responsables et maîtres de stage en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur. L’objectif est de garantir aux futurs professionnels de santé un cadre d’apprentissage sécurisé.
Axe 3 : Mieux accompagner les victimes
Face au constat d’un accompagnement insuffisant des victimes de VSS, un dispositif d’accompagnement pluridisciplinaire a été confié à une association spécialisée. Ce dispositif, accessible à tous les professionnels de santé, intègre une ligne d’écoute dédiée, ainsi qu’un soutien psychologique, médical et professionnel. En établissant ce dispositif de soutien, le secteur de la santé souhaite offrir aux victimes des ressources adaptées, permettant ainsi de mieux prendre en charge les conséquences de ces violences.
Axe 4 : Communiquer en transparence et assurer un suivi au niveau national
Pour rompre avec la culture du secret, la transparence est essentielle dans la lutte contre les VSS. Un rapport annuel détaillant le traitement des signalements et les sanctions appliquées sera publié, afin de garantir une prise de conscience collective. Un baromètre annuel des VSS a également été instauré, permettant d’évaluer régulièrement l’ampleur du phénomène et de mesurer l’efficacité des actions mises en œuvre.
Conclusion
En mettant en place ces mesures, le secteur de la santé s’engage fermement à lutter contre les violences sexistes et sexuelles et à instaurer une tolérance zéro. L’objectif est de transformer les lieux de soins en espaces de travail sûrs et bienveillants, où chacun peut exercer son métier dans un cadre protégé. Ces actions concertées et concrètes répondent à l’urgence de la situation et visent à faire évoluer durablement les comportements au sein du secteur de la santé.